16 Feb

Nadège Guillemin a été diagnostiquée bipolaire en 2009, suite à une décompensation. « je suis bipolaire de type 2 qui est difficile à diagnostiquer car je passe par des phases très hautes de trois ou quatre jours, l’hypomanie ou phase maniaque, puis je redescends, en phase de dépression. J’ai cependant une vie à peu près normale aujourd’hui », confie cette mère de famille.La Thononaise a élevé toute seule ses quatre enfants, tout en travaillant. En 2018, elle se rend compte que de nombreuses personnes atteintes de troubles bipolaires sont seules et n’ont pas accès à l’information. «  Beaucoup ne savent pas vers qui se tourner, ne se doutent pas de l’importance d’avoir une vie et une alimentation saine, et que tout ça fait partie du processus de stabilisation », explique Nadège Guillemin.

Anonyme et confidentiel

Face à cette réalité, elle crée son association trois ans plus tard. L’un de ses enfants, Benjamin Lescornez, 26 ans, animateur en centre de loisirs, s’implique avec elle. « C’est un sujet qui m’intéresse, au-delà du fait que ma mère est concernée. Ça a du sens pour moi, et si ça en a aussi pour les autres, je me sens utile », détaille-t-il.Ainsi, deux fois par mois, les personnes concernées, malades ou aidants, peuvent venir s’exprimer, s’informer, de manière libre, anonyme et confidentielle. « On réfléchit à des thématiques pour chaque séance avec mon fils. Et on travaille bien sûr en lien avec les structures qui traitent de la santé mentale, comme le collectif des Semaines d’information de la santé mentale », précise la maman.Un sujet qui manque, selon Nadège Guillemin, d’une visibilité dans l’espace public. « Il y a un manque de suivi avant et après une hospitalisation. Quand on sort de quatre mois de clinique et qu’il faut reprendre une vie normale c’est compliqué. C’est une maladie mal considérée. Et ce manque de considération amène à d’autres problèmes, comme des addictions, déplore-t-elle. On ne se substitue pas à la médecine, mais nous sommes là pour écouter, accompagner et aider à rompre l’isolement. Nous voulons que cette maladie soit vulgarisée, et faire comprendre que l’on peut vivre avec. Enfin, il faut être acteur de son trouble, être actif dans la maladie. »Rencontres les premiers et troisièmes jeudis de chaque mois, à 19h15, au château de Sonnaz, 2 rue Michaud à Thonon. Renseignements : associationastb@gmail.com ou 07 70 79 39 14 ou www.associationastb.comMaladie mentaleThonon-les-Bains (Haute-Savoie)

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